Le pays Khmer ou Kâmpŭchéa : magie et grandeur d’Angkor, le sourire des Cambodgiens – 2005/2006
Le Cambodge (ou Kampuchea en Khmer) m’apparut d’abord comme une effroyable Splendeur : une terre de beautés immaculées, riche de son patrimoine architectural séculaire ; en même temps, l’abri d’un des pires régimes politiques de l’histoire… Le pays a ainsi vu germer la dictature des Khmers Rouges dès 1975 et s’épanouir avec elle des décennies de guerre civile.
J’ai voyagé au Cambodge pour la première fois en 2005, à partir du poste de Poipet, sur le flanc ouest à la frontière thaïlandaise. Le contraste était alors saisissant entre le riche et développé Royaume de Siam et le miséreux et moyen-âgeux Royaume Khmer.
Cependant ma découverte de Siem Reap et des Temples d’Angkor transforma ma vision première en transcendant l’angle primo-archaïque au prisme du joyau culturel. Angkor Vat – temple du complexe d’Angkor (d’abord hindou puis bouddhiste), merveille des Temps Anciens et témoignage de l’âge d’or khmer (datant du XIIème siècle) fut un éblouissant spectacle !
La magie ne s’arrête pas là : les terres et les rizières continuent, à la fin de la saison des pluies, de dérouler leurs lumières ocres et verdoyantes sur les berges du Tonlé Sap (« grande rivière d’eau douce » en khmer) et le long du Mékong…
Point de confluence, Phnom Penh, capitale du Cambodge depuis l’Indochine française, est haut-lieu de mémoire. Les horreurs du passé ressurgissent ici avec le musée Tuol Sleng (ancienne école réquisitionnée par Pol Pot et transformée en prison et centre de torture, le S-21) et le mémorial Choeung Ek, dédié aux victimes du régime des Khmers Rouges. Lorsque la ville de Phnom Penh tomba aux mains de ces derniers en 1975, la population fut évacuée vers les campagnes et la capitale vidée de ses 2 millions d’habitants… Après environ 4 ans de famines, de tortures et de camps de travaux forcés, les Khmers Rouges furent chassés de Phnom Penh par les Vietnamiens en janvier 1979.
En 2006 je retournai au Cambodge dans sa partie septentrionale jusqu’à Kampot et Sihanoukville, à la découverte de ses vestiges coloniaux, de son poivre et de ses épices… Le Cambodge, sous protectorat français aux 19e et 20e siècles, a finalement accédé à l’indépendance en 1953. On y trouve encore aujourd’hui les empreintes de la France comme les stigmates de la guerre…