Cariocas d’Ipanema et Copacabana
Pour rompre avec les décors et traditions d’Asie, je choisis en 2017 de visiter le Brésil, un géant d’Amérique latine.
Et c’est peu dire quand on sait que le pays compte plus de 200 millions d’habitants et couvre une superficie de 8 514 876 km2… Raison pour laquelle je ne pourrai me passer de l’avion pour me déplacer de Rio à Iguassu à la frontière argentine.
Pour découvrir ce territoire verdoyant et cette population à laquelle on prête tant de clichés et de fantasmes, je trace un itinéraire réduit balayant de hauts-lieux du sud-Brésil : Rio de Janeiro, Foz do Iguassu, la Costa verde, Ilha Grande et Paraty.
Voilà de quoi me familiariser avec l’esprit des Cariocas, de quoi me confronter à la nature spectaculaire des théâtres du Brésil et à la beauté sauvage de ses rivages…
Comme beaucoup de monde, j’avais quelques clichés en tête en débarquant à Rio de Janeiro : les femmes juste parées d’un bikini sur la plage de Copacabana, les hommes affichant leur corps musclé, le culte de l’image et l’expression d’une concupiscence décomplexée, une foi chrétienne prégnante incarnée par un Christ rédempteur embrassant toute la ville, la jovialité et les clubs de samba… Il y a sûrement un peu de tout ça.
Ipanema et Copacabana
Le mode de vie décontracté des Brésiliens s’accomode bien des plages de la baie de Rio et de ses températures estivales. De notre appartement d’Ipanema, l’un des quartiers les plus sûrs de Rio, on peut voir les surfeurs traverser la rue, la planche au bras, comme on peut voir la population désargentée descendre des favelas. Car derrière ce décor doré, se sont des bidonvilles qui se révèlent à flanc de collines. Et ces quartiers pauvres, qui marquent les inégalités sociales de façon criante, enserrent la baie de Rio de façon quelque peu anarchique.
Les quelques mille favelas se sont en fait développées notamment en raison des tarifs exorbitants et prohibitifs des logements du centre-ville. Du quartier du General Osorio à Ipanema, on aperçoit les habitants de ces quartiers pauvres descendre la colline pour rejoindre les bas quartiers, ceux des classes moyennes et riches. Et la tension est souvent vive avec la police militaire… Coups de feu, règlements de compte et rixes rythment la vie quotidienne des Cariocas. L’insécurité à Rio est prégnante : en témoignent les barrières de protection autour de chaque immeuble, comme les caméras et les barbelés qui rappellent chaque instant le risque de délinquance urbaine. La police militaire impressionne aussi par son armement et ses brutales irruptions dans l’espace public …
La ville se visite facilement en bus ou en métro. C’est à pied que nous avons commencé notre découverte par les mythiques plages d’Ipanema et Copacabana. La plupart du temps il est difficile de se faire comprendre en anglais. La langue portugaise est couramment utilisée et les Brésiliens parlent très peu la langue de Shakespeare… Un peu étonnant tout de même pour un si grand pays ouvert sur le monde et occupant une place majeure sur la scène internationale…
Notre deuxième journée à Rio sera consacrée à la visite du jardin botanique près d’Ipanema ainsi que du quartier de Santa Teresa, aux accents plus « populaires » et à l’architecture plus délabrée. Une fois arrivés au sommet de la colline, nous descendrons gratuitement par le train jusqu’à la station de Lapa (notez que la montée en train est payante).
Corcovado et Pain de sucre
Le lendemain nous profiterons d’un ciel clair et ensoleillé pour rejoindre le Christ rédempteur et profiter de son extraordinaire point de vue sur Rio de Janeiro. Pour rejoindre le Corcovado (site du Christ rédempteur), il faut attraper le bus 583 qui se rend jusqu’au quartier du Cosme Velho, puis au choix prendre le train à crémaillère ou un van montant en direction de la sacro-sainte statue (nous avons choisi la deuxième option, beaucoup plus rapide, le délai d’attente pour le funiculaire étant de 2h). Cependant, le parcours se fait en plusieurs tranches : le van s’arrête à la billetterie (28 Reals l’entrée), il faut ensuite prendre une autre navette… Et oui, ça se mérite !
Du haut du Corcovado, à 710 m d’altitude, la vue est imprenable sur Rio de Janeiro et la baie de Guanabara. Les visiteurs photographes s’en donnent à cœur joie, entre prises de vue en diaporamas et poses selfies. Le site comprend un restaurant et une chapelle… En face du Corcovado, le pain de sucre (sugar loaf) s’érige en concurrent, joyau de la baie de Rio… Accessible par téléphérique, le sugar loaf se mérite aussi à sa façon. Là aussi, le site offre un point de vue exceptionnel sur la ville et sa côte ensoleillée.