La Havane // 3-6 Mai 2019
10h20 de vol, de Paris Orly, pour rejoindre la Havane. Munie de ma carte de tourisme, je suis curieuse de découvrir cette terre mythique, impatiente de ressentir l’ambiance et l’esprit cubain.
Cuba est une destination atypique qui suggère d’emblée quelques clichés, une île à la fois contrainte et effervescente qui embarque l’imaginaire sur les routes du Che, du rhum et des cigares…
Arrivée à 16h30 à l’aéroport international de José Marti, il m’aura fallu une vingtaine de minutes pour m’affranchir du contrôle des douanes et changer des euros en CUC (pesos convertibles ou monnaie des touristes) au bureau de change.
Ana Maria m’attend avec le chauffeur de taxi afin de rejoindre Centro Habana, jusqu’à ma casa, la colonial Home (Prix de la course : 25 CUC. À ce stade, pas moyen d’avoir de la monnaie nationale, le CUP).
La bâtisse de style colonial abrite à l’étage quelques chambres individuelles qui surplombent un patio au cachet inimitable. Si la Colonial Home a des airs d’auberge espagnole, la politique d’hébergement est néanmoins stricte sur l’accueil d’un ami ou encore l’entrée de l’immeuble (pas de clé personnelle, il faut sonner au 206 rue Lealtad et patienter jusqu’à ce que la porte s’ouvre…)
Direction la Casa de la Musica, à moins de 10 minutes de ma casa. Peu de temps après, la chaleur étouffante finit par accueillir ses premiers nuages noirs. ..
Sous les averses, le son retentit : dans un café les musiciens sèment leurs notes festives assurant l’ambiance chaleureuse du tempo cubain. Le décor est planté.
La Havane, dans ses quartiers centre et vieille ville, m’inspire la flânerie…
Elle m’invite naturellement à la découverte et, au hasard des rues, à la dégustation du fameux Mojito !
Un week-end à la Havane c’est une expérience inoubliable et inimitable.
C’est un rendez-vous avec l’histoire, une collision des genres, un bousculement et un enchantement.
D’ailleurs la vieille ville Habana Vieja, riche de son patrimoine historique, a été classée au Patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco en 1982.
Les images et ouvrages révolutionnaires se succèdent et s’imposent dans les rues, sur les murs et dans les boutiques. Che Guevara et Castro ne sont jamais bien loin.
Par moments, au détour d’une rue, un cheval et une calèche ou encore une vieille décapotable nous figent dans une réalité historique.
60 ans plus tard, la révolution cubaine est visiblement prégnante dans tous les esprits. Elle est aussi sans doute utile au commerce de la mémoire.
La ville est marquée par des décennies d’embargo américain qui ont asphyxié les Cubains.
Les quartiers du centre et de la vieille Havane en présentent les stigmates par leurs façades délabrées, des rues défoncées, une succession d’immeubles à la fois colorés et en ruine. Vestiges d’une autre époque et manquements de la nouvelle.
Une alternance d’ancien et de renouveau marque la ville entre ses flancs est et ouest.
La Havane c’est à la fois l’affichage d’une présupposée grandeur révolutionnaire et des oripeaux du passé – du sanctuaire néo colonial aux vieilles voitures américaines des années 50 – comme l’aspiration vers un nouveau modèle de société, dans les quartiers de Miramar ou Vedado.
Sur certaines places, en 2019, on capte internet. La compagnie de télécoms Etecsa permet quelques balbutiements d’avancée technologique et d’ouverture…
Anachronique et contrastée, Havana affiche fièrement ses racines et son histoire impétueuse en même temps qu’elle porte son regard vers l’avenir…
Sans nul doute que les Cubains aspirent à davantage d’ouverture et de développement économique, de prospérité et de bien être.
Dans d’autres quartiers des classes aisées comme Vedado, l’architecture moderne tranche avec celle de la vieille Havane.
Les restaurants huppés flirtent avec les clubs branchés et touristiques, en toute indécence.
J’ai pu le vérifier à la FAC, la Fabrica de Arte cubana, haut lieu de culture en vogue et ultra fréquenté, aux antipodes de l’image que je pouvais avoir de la Havane.
Le symbole de l’abondance contre celui de la frugalité. La tentation de l’excès contre la nécessité du moins (on pense aux faibles ressources alimentaires et aux tickets de rationnement).
Pendant 2 jours, j’ai parcouru des rues animées, découvert des places sublimes d’architecture baroque ou de style Art nouveau. J’ai profité des mojitos et de la Cristal (bière locale), apprécié les tapas et l’ambiance de la Vitrola, découvert quelques plats typiques et longé le Malecon au coucher du soleil …
De la place de la cathédrale à la plaza Vieja, l’atmosphère est sereine et apaisée. On propose ici et là quelques cigares ; on m’invite à monter dans un taxi ou dans une vieille décapotable américaine, à acheter quelques souvenirs, à goûter au mojito du bar du coin (le meilleur ! Bien moins cher que celui de la Bodeguita…).