D’Amrithapuri à Alleppey – Part.3

D’Amrithapuri à Alleppey – Part.3

24 heures Chez Amma, à l’Ashram d’Amrithapuri – 30/12/2015

Ce mercredi 30 décembre, après 2h30 de bateau, nous faisons escale au célèbre ashram d’Amrithapuri, connu dans tout le pays et en Occident pour ses actions caritatives menées à travers l’ONG « Embracing the world » et surtout pour son maître spirituel, la grande Amma, « mère » du peuple. À l’embarcadère, Amma s’impose déjà sur les affiches, Amma rassemble et rythme l’activité spirituelle de la cité.

Entrée dans un lieu saint

Pour résider à l’Ashram nous avons dû réserver notre chambre en ligne sur le site web de l’institution. Un lit sommaire dans un petit dortoir de 4 places, pour 250 roupies, repas compris. À l’arrivée nous devons nous enregistrer au bureau international, remettre notre passeport, récupérer les clés et les draps. L’ashram est un véritable village pour le moins consternant : de grands immeubles se dressent autour des temples et des lieux de cérémonie, près des boutiques et des cafés-restaurants. Une visite guidée a lieu à 16h.

Nous commençons la visite par le visionnage d’un court film sur Amma et ses actions caritatives à travers le monde. Amma est née et a grandi à l’Ashram d’Amrithapuri. Cette femme indienne, sensible dès le plus jeune âge aux souffrances des peuples et aux inégalités, a décidé de consacrer sa vie aux autres. Elle aime et donne sans condition ni restriction. L’ashram, né en 1982, s’est ainsi épanoui et a prospéré sous l’impulsion du guide spirituel Amma, tirant sa légitimité de l’adhésion des dévots. L’ashram, centre de méditation, de dévotion ou d’ascétisme, est aujourd’hui un haut-lieu de la spiritualité indienne. Celui d’Amrithapuri a étendu son influence dans une trentaine de villes indiennes et a même ouvert deux centres en France !

Le film présente les actions humanitaires réalisées dans différents théâtres du monde sous l’égide de l’ONG d’Amma. L’organisation Embracing the world est intervenue lors de catastrophes naturelles, en Asie notamment, le leitmotiv étant toujours d’aider les plus démunis. Après la projection du film nous poursuivons la visite des lieux avec une femme guide particulièrement enjouée… Ici le temple de Kali, là l’Auditorium pour écouter les bhajans, les cafés restaurants, les shops pour acheter vêtements ou livres à la gloire d’Amma, la plage pour méditer, les espaces consacrés aux cours de yoga…

Un programme d’activités culturelles et spirituelles est proposé tous les jours : méditation avec Amma, méditation IAM (technique créée par Amma pour aider à l’épanouissement personnel et qui combine exercices de yoga, pranayama et méditation), bhajans (chants dévotionnels) avec Amma, satsang (enseignement spirituel), darshan (bénédiction d’Amma), Amrita yoga…

A l’ashram les dévots ou visiteurs doivent observer certaines règles clairement énoncées dans notre livret d’accueil : s’habiller de manière simple, ne pas boire ni fumer, ne pas faire de photo ni de vidéo, ne pas nager à la plage, être de retour à l’ashram avant 18h30 et dans sa chambre pour 23h (sauf jours de darshan), respecter la séparation hommes / femmes pendant la méditation et les bhajans… etc.

L’ashram d’Amma, un modèle de mixité sociale ?

La mixité sociale serait au cœur du modèle « Amma ». Les gens du monde entier peuvent ici se recueillir, quelque soit leur origine, ethnie ou confession. La religion d’Amma est, dit-on, celle de l’Amour. Nous pouvons donc nous mêler aisément aux Hindouistes du monastère. Le village cosmopolite accueille les dévots pour 1 jour ou 2, 1 mois, 1 an ou plus.

Une cité autonome et collaborative

La vie collective de l’ashram impose non seulement une stricte observance de règles mais également l’accomplissement du séva ou « service désintéressé ». Il s’agit là d’une pratique spirituelle importante pour les résidents et visiteurs permettant d’organiser la vie en communauté. Avec le séva, chacun participe aux tâches quotidiennes, au maintien des commerces et à l’entretien de l’ashram. La participation collaborative et l’entraide collective bénévole (cuisine, ménage, gestion de la librairie, accueil des visiteurs…) sont au fondement du système économique de l’ashram. Le séva en tant que service de solidarité bénéficie à chacun, l’œuvre de tous permettant de réduire nettement les frais de fonctionnement. Le lieu saint veille également à préserver l’environnement grâce à des gestes écologiques comme le tri sélectif.

Le Darshan ou la bénédiction d’Amma

Que l’on soit hindouiste ou pas, que l’on soit religieux ou non, on peut obtenir le fameux Darshan d’Amma. Par chance, la vénérée dame de l’Ashram était présente ce jour là et nous avons pu assister au cérémonial.

En Inde le mot « Darshan » signifie traditionnellment « bénédiction ». Le Darshan d’Amma s’exprime par une étreinte maternelle, symbole de son amour universel. L’acte transcende les religions, il les englobe dans une philosophie universelle, humaniste et bienveillante. Avec le Darshan, Amma conseille et console. Elle insufflerait une force créatrice de changements par l’amour libéré dans l’étreinte.

En marge du solennel Darshan, chacun peut s’asseoir auprès d’Amma pour méditer. Il faut cependant respecter le créneau horaire d’inscription au « stage sitting ». Donner le Prasad s’inscrit enfin dans une série de rituels de communion avec Amma, Dieu vivant d’Amour universel. Des gens du monde entier se déplacent ainsi pour recevoir l’amour d’Amma. Nous ne pouvons définitivement pas manquer notre rendez-vous avec le Darshan, consécration d’une visite éclair. Avec une inscription et un ticket d’entrée, nous voilà sur la liste des prochains bénis !

Alleppey Kerala

D’Amrithapuri à Alleppey – 31/12/2015

Nous avons repris le bateau pour quitter Amrithapuri dès le jeudi midi. En longeant les canaux des backwaters pendant 5h nous avons encore découvert de magnifiques paysages verdoyants et rencontré de nombreux houseboats sur le chemin d’Alleppey. Alleppey est le carrefour des départs de bateaux pour visiter les backwaters et la ville est effectivement traversée de toute part par les canaux ! Nous y arriverons le soir du Réveillon de 1er de l’An !

Par chance le capitaine de notre bateau avait un contact pour un homestay à Alleppey, une sympathique pension tenue par un Indien très accueillant et particulièrement original 😉 Il nous invitera de suite à une soirée de Réveillon au cours de laquelle il va chanter sur scène… Un Nouvel An déjanté et éclectique !

Alleppey est une ville plus chaotique que Kochi. Les bus, rickshaws et taxis s’entremêlent dans un bruyant bazar. On y trouve beaucoup de shops en tout genre et peu de restaurants. La plage d’Alleppey, à 2 km du centre-ville, est plus sale et moins accueillante que celle de Varkala. On y retrouvera malgré tout l’atmosphère paisible et bon enfant. Ici aussi les familles indiennes affluent au bord de mer en fin de journée.

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